Visite de la sucrerie de Corbeilles en Gâtinais

Par Gladyspette77 le 9 Décembre 2011 à 12:00

Vendredi 21 Octobre 2011

Animatrice Dominique

Gel, froid et brouillard nous accompagnent ce matin, mais rien d'anormal: nous sommes en octobre.

Aussi, bien emmitouflés, nous rejoignons notre guide Pascal, qui, pendant 2 heures va nous faire découvrir la sucrerie de Corbeilles en Gâtinais où travaillent 200 personnes en campagne (130 inter campagne)

En 1792, la France se trouve en guerre avec l'Angleterre. A cette époque, les Anglais, hostiles au gouvernement révolutionnaire, instaurent un blocus maritime qui empêche les liaisons régulières entre la France et les Antilles. Les échanges commerciaux avec les pays producteurs de sucre, entièrement tributaires du transport maritime, deviennent difficiles.

Afin de contrer l'Angleterre, Napoléon organise un blocus continental le 21 novembre 1806, l'empêchant de faire du commerce avec les autres pays d'Europe. Ne pouvant bloquer les ports anglais, il choisit d'empêcher les produits anglais d'entrer sur les territoires français ou alliés.

Le sucre commence à manquer.

Benjamen Delessert se basant sur les recherches d'un chimiste allemand, met au point la méthode d'extraction du sucre à partir de la betterave et offre à Napoléon deux pains de sucre de betterave. Par décret du 25 mars 1811 Napoléon ordonne la mise en culture de 32000 hectares de betteraves et 5 millions de francs sont destinés à financer cette opération. Elle remplacera la canne à sucre jusqu'à la chute de l'empire de Napoléon et la fin du blocus en 1814, pour réapparaître que dans les années 1830.

	Après nous avoir rappelé les régles de consignes de sécurité et dépouillés de nos bijoux et chapeautés d'une charlotte (usine alimentaire oblige) et d'un casque vert fluo rappelant le monde agricole et le végétal, nous nous dirigeons vers le centre de réception des betteraves où règne un va-et-vient incessant de camions (600 camions/jour environ)
Nous sommes en pleine campagne betteravière et la sucrerie "ratisse" loin: Yonne, Aube, Essonne? Seine et Marne, et Loiret! Après la pesée, les camions déversent leur contenu dans l'aire de stockage. 10 000 à 11 000T /jour!



	Les betteraves vont ensuite être lavées, dépourvues de leur racine et découpées en cosettes pour être ensuite introduites dans une tour de diffusion verticale afin d'obtenir un jus contenant 16 à 17% de sucre. Les cosettes surpressées seront séchées et deviendront des pellets , aliments riches en cellulose et adaptés à l'alimentation des ruminants.



Dans des cuves, par addition de chaux (amené par camion de la carrière de Souppes/Loing), les "non-sucres" seront éliminés et par injection de gaz carbonique, les impuretés ainsi précipitées seront filtrées pour obtenir le jus clair. Le jus clair contient 85% d'eau. Il passe donc dans des cuves d'évaporation très joliment décorées afin de devenir du sirop contenant environ 65 à 70 % de sucre. Le sirop entamera sa phase de cristallisation dans des cuites, elles aussi très joliment décorées.
	Le cristal de sucre se formera par ajout de semence. On obtiendra la masse cuite contenant50% de cristaux et 50% de liquide. Turbinage et séchage ensuite pour obtenir le sucre, mais là, sécurité alimentaire oblige, interdit aux visiteurs... Toutes ces "machines" fonctionnent avec de l'électricité produite sur le site, du fioul lourd venant de Grand-Puits par camion et du coke venant du nord de la France et de Pologne.

Visite très intéressante que nous a fait vivre Pascal, amoureux de son usine et de son métier.

Un grand merci

Le soleil s'est montré, les couleurs de l'automne s'installent et la courte rando autour des étangs de Souppes sur Loing est très appréciée.

Déjeuner dans un restaurant au bord de l'eau à Souppes /Loing dans un endroit merveilleux où le repas me fait encore saliver. Merci Jean-Pierre de nous l'avoir fait découvrir.

Et rando post digestive dans la campagne environnante.

Quelle belle journée, à recommencer!