•  

    montage 2 

    8 Novembre 2010

    11 personnes sont au rendez-vous ce matin prés de Puiselet. Notre guide Jean-Pierre nous y attend. Un petit bonjour au propriétaire de la Carrière et hop, nous voilà partis en exploration.

    P1100471Le Bassin parisien se constitue dès le Permien (dernière période du Paléozoïque) il y a environ 295 millions d'années, mais il ne recouvre son véritable aspect qu'à partir du Trias, il y a 245 millions d'années à l'Ère secondaire  (petite parenthèse, le Ginkgo-biloba date de cette époque).
    Du Lias (Jurassique inférieur) au Crétacé inferieur (Ère Secondaire.), la mer gagne vers l'est sur les domaines germaniques ou alpins.
    A
    partir du Crétacé supérieur, le Bassin parisien est en communication avec le nouvel océan Atlantique par le seuil du Poitou ou par la Manche et la Mer du Nord.
    Au Paléocène, soit au début de l'Ère tertiaire, il y a 65 millions d'années, l'élévation du dôme de l'Artois (frontière du Bassin Parisien/Bassin d'Aquitaine) ferme le bassin vers le nord.

    Le retrait de la Mer Stampienne (du mot Étampes) des Sables de Fontainebleau, à l'Oligocène (33millions d'années env.), écarte définitivement la mer du Bassin Parisien en général.

    A la fin du Stampien(autre nom du Rupélien , subdivision de l'Oligocène),  se forma un lac d’eau douce déposant une couche de calcaire qui viendra protéger les sables de l’intrusion de sels minéraux et d’oxydes.

    Les sables garderont ainsi leur blancheur et leur pureté.

    (Sources: Guichet du Savoir,  Wikipédia ...)

    P1100318

    De l'entrée, rien ne laisse présager l'importance de la Carrière. En effet, après  quelques mètres en rampant, façon de parler plutôt accroupi, nous arrivons dans une salle où nous nous tenons debout sans appréhension de claustrophobie.

    puiselet 003

    Cette carrière au développement exceptionnel a été ouverte en 1924. Une trentaine d'ouvriers y travaillait jusqu'en 1944.

    Certaines galeries atteignent huit mètres de haut et dépassent dix mètres de large. Il existe plusieurs autres carrières similaires aux alentours de Nemours.

    P1100730L'extraction souterraine permettait d'obtenir un sable sans impuretés végétales, très pur et très riche en silice (99%) utilisé en verrerie, entre autres dans celle de Bagneaux sur Loing.

    P1100334

    Il faut remonter au milieu du XVIIIe siècle pour trouver trace de l’origine des verreries. Dans les  Annales de Nemours, on rapporte que la première bouteille y fut soufflée le 26 juillet 1753. De cette période, seule une ancienne tour subsiste. En dépit de multiples changements de propriétaires, de graves agitations du personnel et de l’extinction des fours pendant la période révolutionnaire, l’activité verrière se poursuit à Bagneaux. En 1830, l’ouverture d’une verrerie spécialisée dans la fabrication du verre de lunetterie est une étape importante. Elle deviendra, pendant la première guerre mondiale et jusqu’à nos jours, une des bases de la production de Bagneaux. En 1922, l’achat de la licence d’exploitation du pyrex et la création de la société « Le Pyrex » permettent à la région de se spécialiser dans la fabrication de verre destiné au laboratoire et au culinaire. S’en suit des années prospères et l’emprise territoriale des verreries s’accroît. Les premières « maisons moulées» destinées au personnel sont construites. Les verreries emploient dans les années 1970 près de 4000 personnes.

    P1100734

    La carrière était exploitée sur plusieurs niveaux séparés par des dalles de grés plus dure quoique fragile (Il suffit de gratter pour voir le sable s'effriter).Les dalles étaient étayées par des piliers de bois toujours visibles de nos jours.

    P1100481.JPGL'extraction se faisait par berline (wagonnet) sur voie type "Decauville "(voie de faible écartement 40 à 60 cm).

    P1100524.JPGLes carriers s'éclairaient avec des lampes à acétylène et notre guide fait...de même.

    P1100746-copie.jpgLa magie du lieu agit sur nous et c'est avec émerveillement que nous découvrons les formes curieuses de certains grés.

    P1100459-copie.jpg Quelques personnes s'essaient  à passer dans une chatière,

    P1100629.JPGmais sans moi, il est vrai que mon bassin est à peine moins large que le trou!

    P1100631 copiePuis tout le monde descend  par "une baignoire" afin d'accéder au niveau inférieur,  merci  de votre aide les gars, pas facile, facile ce passage car je manque vraiment de souplesse.

    CARRIERES-DE-PUISELET-160.jpg

    Encore quelques passages, plus ou moins hauts, parfois tagués soit par des carriers, soit par des cataphiles.

     Les cataphiles se distinguent essentiellement des spéléologues en ce que la passion des cataphiles vise plutôt à l'exploration des lieux souterrains construits par la main de l'homme et présentant donc un attrait historique

    P1100338-copie.jpg

    Et nous voici à l'air libre, au milieu de dalles de grés splendides. Dommage qu'il subsiste une décharge  sauvage...

    P1100450.JPGRetour dans la Sablière, passage devant des "stalactites et stalagmites ", des concrétions faites par des gouttes d'eau, des sculptures plus ou moins récentes.

    Bandeau puiseletArrêt repas à la lumière des bougies dans une grande salle aménagée par des cataphiles : table, sculptures, etc.

    P1100512.JPGDernier passage devant la "Gare" (rails bien visibles)

    Puis retour à notre point de départ.

     

    Très belle journée à la découverte du travail des carriers.

    P1100615

    Très grand merci à Jean-Pierre qui nous a servi de guide pour cette visite insolite, sans lui, nous ne l'aurions jamais entreprise.

    Une pensée émue pour toutes les personnes qui travaillaient très durement dans ces lieux souterrains. Le travail y était rude, et les ouvriers avaient bien souvent des problèmes respiratoires (silicose entre autres), oculaires, de peau, dus à la poussière, les courants d’air et le charbonnage des lampes.

     dominique.gif

     

     


    28 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique